Pourquoi ce blog?

Jamais l’emprise du politiquement correct sur l’Information n’a été aussi forte. Naguère subtil, il est aujourd’hui omniprésent et ne s’embarrasse même plus de sauver les apparences. Il s’affiche comme un véritable terrorisme intellectuel : non seulement il monopolise la pensée sociale et politique, son expression, mais il se permet de sanctionner, éventuellement judiciairement, tous écarts et ceux qui les commettent. Les petits soldats de la Pensée Unique, journalistes, animateurs tv ou radio, se pressent au p ortillon de l’accès aux tribunes médiatiques et c’est à celui qui affichera avec le plus de zèle sa soumission au dogme.
Ce blog a pour très modeste ambition de pointer du doigt ces attentats terroristes de la Pensée et dénoncer les personnes publiques qui les commettent, consciemment ou inconsciemment.
Si vous cherchez à lire l’actualité sous un autre angle que celui que vous imposent la tv, les magazines, la radio, la presse ou le quidam-perroquet de la rue, lui-même matraqué par ces médias, ce blog est pour vous… et attend vos témoignages !
Si les propos de ce blog vous choquent, vous pourrez ainsi mesurer à quel point vous avez été formaté par la Pensée Unique… et apprécier le degré d’urgence que vous avez à vous dépolluer l’esprit.

lundi 24 juillet 2017

Conversation de banc public.




C'était il y a quelques années, à peine. Deux femmes étaient assises sur un banc, dans un jardin public parisien. L'une était absorbée dans son tricot, l'autre semblait subjuguée devant un petit garçon qui jouait à quelques mètres de là, dans le bac à sable. Elle ne le quittait pas des yeux jusqu'au moment où, n'y tenant plus, elle se tourna vers sa voisine et demanda :

- Il est à vous ce petit garçon ?
Levant les yeux de son tricot, la femme répondit d'une voix douce :
- Oui, en effet, c'est mon fils.

- Qu'est-ce qu'il est mignon !

- Merci, vous êtes trop aimable !

- Cela fait quelques minutes que je le voie jouer, il semble avoir beaucoup d'imagination !

- C'est vrai ! Il adore jouer à des jeux différents tout le temps. En fait, ce qu'il aime par dessus tout, c'est se déguiser.

- Oui, je le vois, on dirait qu'il regarde dans un périscope avec cette bouteille, non ?

- Oui, peut-être. Il se prend pour un sous-marinier sans doute. Après avoir vu Mohammed Ali à la télé, il a enfilé des gants de boxe pour jouer au boxeur. Puis c'était en footballeur qu'il voulait qu'on le voit.

- Il est un peu cabotin, le petit bonhomme, peut-être...

- Oh oui, absolument ! L'autre jour, son père l'avait emmené voir « Top Gun » au cinéma. Eh bien au retour, il lui fallait absolument une combinaison de pilote de chasse...

- Peut-être qu'il sera militaire quand il sera grand...

- Oh non, sûrement pas ! Vous savez, mon fils, c'est surtout imiter ce qu'il aime faire. L'autre jour, pendant les vacances à la mer, il a regardé le président des Etats-Unis à la télé. Après, il se mettait au garde-à-vous devant le pavillon de baignade sur la plage avec la main sur le cœur, l'air très solennel. Qu'est-ce qu'on a pu rire, son père et moi ! Il était vraiment tordant. Un autre jour, il avait vu un prédicateur dans un film. Du coup, il est monté sur une caisse en bois et jouait à haranguer une foule imaginaire, les bras en croix avec un air extatique en hurlant avec sa petite voix de fausset « parce que c'est notre projeeeeeeet ! » ! Qu'il était drôle !

- Trop chou ! Il sera peut-être comédien alors ?

- Oui, c'est bien possible, parce que non seulement il adore se déguiser, mais en plus, il raconte tout le temps des histoires à tout le monde. Il ment, vous n'avez pas idée à quel point. Tenez, l'autre jour, il a voulu jouer au banquier, alors il est allé prendre les billets de banque de la boîte de Monopoly et s'est amusé une bonne demi-heure avec. Seulement, après, on a cherché les billets partout pour les ranger dans la boîte, et on ne les a jamais retrouvés. Et bien sûr, notre fils a prétendu que ce n'était pas lui qui les avait pris...

Le petit garçon semblait en grande conversation avec un autre, plus grand, qui était à l'arrêt, assis sur son vélo.
- Qu'est-ce qu'il peut bien lui dire? s'interrogea la dame.

- Oh, il lui donne sûrement des conseils pour faire du vélo... répondit la mère.

- Ah ? Il sait en faire ?

- Non, bien sûr ! Mais il donne toujours des conseils à tout le monde. Surtout à ceux qui en savent plus que lui, dit la mère en riant.

- Vous devez être quand même être fière de lui, qu'est-ce qu'il est mignon !

- Oui, vous savez, on a aussi quelques inquiétudes, bien sûr...

- Ah oui, lesquelles ?

- Ben, je ne devrais pas vous le dire, on se connaît à peine, mais...

Puis se rapprochant de son interlocutrice, et se penchant vers elle, elle poursuivit à voix basse :

- Son père se demande si son fils ne se cherche pas un peu... sexuellement, je veux dire. Jamais il ne joue au papa et à la maman, jamais il ne joue au docteur avec des petites filles... Vous voyez ce que je veux dire... Mon mari pense que notre fils souffrirait peut-être du complexe d'Oedipe !

- Oh, vous savez, l'essentiel, c'est qu'il aime bien sa maman...

- Oui, évidemment, vu sous cet angle... En tous cas, comédien, ça lui irait bien. Il adore se mettre en scène. Tenez, l'autre jour, il a pris une grosse lampe électrique, et il s'éclairait tout en déambulant à côté d'un mur pour voir l'effet de son ombre dessus !

- Oh le petit chou... !

- Je me souviens, c'était au Louvre. Car il faut que je vous dise, il adore aller au Louvre.

- Voir les œuvres d'art, tout ça...

- Non, pour voir les momies. Il adore les momies. Je crois qu'il aime bien les vieilles choses, en fait.

- Il sera peut-être antiquaire, alors ?

Les deux femmes rirent de bon cœur à cette idée.
 
- Et vous, vous avez des enfants ?

- Oui, mais ils sont plus grands que le vôtre. Mais qu'est-ce qu'il est mignon, votre fils...

A ce moment-là, dans le bac à sable, le petit garçon se mit à piquer une grosse colère en trépignant devant un autre petit garçon.

- Non, tu n'auras pas mes jouets. Ils sont à moi, et à moi tout seul ! Et c'est moi le chef, d'abord, alors dégage !

L'autre n'insista pas et s'éloigna, en haussant les épaules. 

- Excusez-le, dit la mère, un peu gênée. Mon fils est un peu capricieux...

Puis se tournant vers le petit garçon, elle l'appela :

- Allez, viens, il faut qu'on retourne à la maison, maintenant, ton père nous attend.

Le garçonnet s'approcha, et en décochant un coup de menton vers la voisine de sa mère, il demanda en reniflant:

- C'est qui, ça ?

- C'est vrai, je ne connais même pas votre nom, dit la mère, en se tournant vers la dame.

- Je m'appelle Madame Trogneux, mon petit, répondit la dame. Mais tu peux m'appeler Brigitte, si tu veux...

- Enchantée d'avoir fait votre connaissance, dit la mère en prenant son fils par la main. Moi, je suis Madame Macron. 

Puis, à l'intention de son fils : Allez, en route, Emmanuel, tu ramasses tes jouets et on y va.

Dis pépère, tu présideras quand tu auras fini de faire le guignol?

4 commentaires:

  1. Ce qui n'est pas dit, c'est que Mme Trogneux a revu plusieurs fois le jeune Manu, sans sa mère...
    Brigitte, comme il l'appelait désormais, lui offrait chaque fois des chocolats et des pâtisseries abimés ou périmés et invendables qu'elle sortait de dessous le grand imperméable qu'elle affectionnait depuis leur première rencontre.
    Mais, chutttt...

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  2. si c'est madame,alors c'est son nom de femme mariée
    auzière ,je crois
    ou assimilé
    le pauvre gars a été totalement sorti du jeu
    même ses enfants et ses petits enfants sont devenus ceux de machin
    dépossédé , viré
    pourtant ses gosses sont nés sous son nom?

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    1. Bof, on s'en fout, c'est surtout de devoir se le farcir encore au moins cinq ans qui pose problème.
      Amitiés.

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    2. kobus van cleef3 août 2017 à 19:38

      oui, ça c'était sous entendu, évident,ça coulait de source, comme on dit

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