mercredi 14 novembre 2012

La journée de la gentillesse des médias pour Hollande Ouille.



Hollande Ouille a entrepris une mission charme lors de sa première grande conférence de presse. Cette mission charme était essentiellement faite à l'intention des médias qui se sont avérés, comme attendu (voir article "mais que va devenir la Presse de gauche sans Sarko?" mai 2012) assez prompts à retourner leur veste quand la côte de popularité présidentielle a commencé à plonger dans les sondages. C'est ainsi que se sont mis à fleurir récemment des « unes » hypocritement critiques dans les kiosques. Il était temps pour Normal 1er de renouer les liens naturels que la gauche entretient avec les médias français.

Hollande Ouille est donc venu pérorer devant un parterre de 400 journalistes durant pas moins de deux heures et demi, en plein après-midi, puisque à l'évidence, cette conférence était bien destinée à la Presse et non pas au vulgum pecus qui a, à cette heure, d'autres chats à fouetter que de regarder la télé. Après un préambule assommant de 40 minutes pendant lesquelles Hollande Ouille a dit tout le bien qu'il pensait de lui-même et de son action, comme s'il cherchait à se convaincre lui-même qu'il avait bossé pendant ces six derniers mois, des journalistes ont eu loisir de lui poser des questions. N'importe quel journaliste ? Non, pas vraiment. Le moins qu'on puisse dire est que le micro se destinait irrésistiblement, parmi ces 400 journalistes, à une brochette de médias triés sur le volet. Jugez plutôt : Chaque journaleux se présentait avant de poser sa question, ce qui a permis d'entendre une curieuse litanie : « France 2, Machin Truc... », « France 3, Truc Bidule... », « France Inter... », « France Musique... (sic) », « France 4... », « France ô... ». Ce n'était plus du service public, c'était du service Hollande.
Puis l'inévitable thuriféraire de Hollande Ouille, Laurent Mouchard (plus connu sous le pseudo Laurent Joffrin, du Nouvel Observateur), enfin, un débraillé s'annonçant de Libération et obsédé par le droit de vote aux étrangers. C'est à peine si un intervenant du Figaro a pu glisser une question, comme par hasard, la plus pertinente et la plus dérangeante. Bref, on sentait bien que Hollande n'avait pas choisi la date de la journée de la gentillesse au hasard pour faire sa conférence de presse. Quant aux journalistes de la presse étrangère auxquels a été tendu le micro pour poser leur question en fin de conférence, « on » a pris bien soin de choisir ceux dont le français était le plus approximatif, ce qui rendait leurs questions plutôt absconses.

Il faut reconnaître que cet exercice de manipulation a été mené de main de maître : les commentaires d'après-conférence sont dithyrambiques dans la presse, à l'image de ceux de Libération : « Pour sa première conférence de presse, le président était dans son costume, avec une aisance, une autorité et une solennité qui ne juraient pas avec l'esprit de la Ve République ». Slurp ! La presse régionale est à l'unisson. La République des Pyrénées y va aussi de son grand coup de lèche : « il a adopté hier une double attitude symptomatique du président qu’il est devenu : l’ exigence de vérité sur la +situation dramatique+ du pays (...) et une volonté de +tout tenter+ pour lutter contre le chômage ».

On peut donc parier que la Presse va reprendre sa lune de miel avec son président favori, au moins pendant quelques mois ; jusqu'à ce que le peuple fasse comprendre à travers les prochains sondages, voire par des manifestations nombreuses et éventuellement violentes, qu'il n'est plus dupe des pitreries de cet épicier qui n'a absolument rien en magasin mais qui passe son temps à soigner sa vitrine, … et à jouer du violon.

1 commentaire:

  1. Vous voulez plutôt dire jouer de la lyre, non?
    (PS : vos captchas sont absolument illisibles, j'ai failli renoncer)

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