mardi 6 décembre 2011

Financement des syndicats, sujet tabou!

Peut-être pensiez-vous naïvement que les syndicats étaient majoritairement financés par les adhésions, et complétaient leur budget par les subsides de l’Etat ? Il va falloir réviser sérieusement cet apriori. Un rapport a été rédigé par une commission de l’Assemblée Nationale. Il s’avère que les cotisations financent les syndicats à hauteur de … 3 à 4% maximum ! L’Etat, c’est-à-dire, nos impôts, apporte le reste, à savoir la bagatelle de 4 milliards d’euros !  En d’autres termes, lorsque vous vous trouvez bloqué sur un quai de gare par la faute d’une énième grève de la RATP ou de la SNCF – exemples pris au hasard – vous êtes frappés de la fameuse double-peine : vous êtes pénalisé physiquement par des grévistes qui ne pensent (je sais, le mot est fort…) qu’à défendre leurs petits avantages corporatistes, et pécuniairement en finançant par vos impôts l’action de ces mêmes grévistes. Il faut préciser que tout ce qu’annonce ce rapport est légal. Enfin presque légal, car on peut quand même trouver à redire lorsque pas moins de 250 personnes de la SNCF ne sont embauchées et payées à plein temps que pour une activité exclusivement syndicale ! Donc quasiment légal mais sans doute jugé scandaleux, car l’Assemblée Nationale a estimé qu’il était opportun de ne pas publier ce rapport !  Vous avez bien lu : une commission rédige un rapport qui énonce une réalité légale, mais l’Assemblée en trouve le contenu trop tabou pour autoriser sa publication ! Pour entrer dans le détail, les décideurs socialistes ont voté contre cette publication (ben voyons, ils n’allaient pas dénoncer leurs chers camarades) et les décideurs UMP se sont défilés, comme d’habitude, en s’abstenant. Résultat : mettons vite ce rapport sous le tapis. Mieux, il a été vivement « conseillé » au président de cette commission, M. Perruchot, lui-même Nouveau Centre, de ne rien divulguer de ce rapport, sous peine de sanctions pénales ! C’est dommage : pour une fois qu’on trouvait une économie substantielle à faire (4 milliards d’euros, soit le budget annuel de fonctionnement d’un ministère moyen), tout en améliorant le fonctionnement du pays ! Ce genre d’occasion ne doit pas se présenter si souvent !

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