Pourquoi ce blog?

Jamais l’emprise du politiquement correct sur l’Information n’a été aussi forte. Naguère subtil, il est aujourd’hui omniprésent et ne s’embarrasse même plus de sauver les apparences. Il s’affiche comme un véritable terrorisme intellectuel : non seulement il monopolise la pensée sociale et politique, son expression, mais il se permet de sanctionner, éventuellement judiciairement, tous écarts et ceux qui les commettent. Les petits soldats de la Pensée Unique, journalistes, animateurs tv ou radio, se pressent au p ortillon de l’accès aux tribunes médiatiques et c’est à celui qui affichera avec le plus de zèle sa soumission au dogme.
Ce blog a pour très modeste ambition de pointer du doigt ces attentats terroristes de la Pensée et dénoncer les personnes publiques qui les commettent, consciemment ou inconsciemment.
Si vous cherchez à lire l’actualité sous un autre angle que celui que vous imposent la tv, les magazines, la radio, la presse ou le quidam-perroquet de la rue, lui-même matraqué par ces médias, ce blog est pour vous… et attend vos témoignages !
Si les propos de ce blog vous choquent, vous pourrez ainsi mesurer à quel point vous avez été formaté par la Pensée Unique… et apprécier le degré d’urgence que vous avez à vous dépolluer l’esprit.

jeudi 27 décembre 2018

Macreux vous souhaite de bonnes fake (news) de fin d'année.


 
Ze War Room at ze Elysée.
Macreux avait réuni un conseil restreint dans son « War Room », ainsi qu'il aimait appeler le confortable salon élyséen, pour se donner un air churchillien.


« L'heure est grave » annonça-t-il d'un ton qui l'était aussi.

« Malgré les nombreuses et généreuses propositions que je leur ai faites, dans ma grande magnanimité, les Gilets Jaunes ne désarment pas. Le report des nouvelles taxes sur les carburants, l'augmentation du SMIC qui n'en est pas une, le débat sur l'immigration, annulé, l'annonce d'un Grand Débat bidon qui de toutes façons, quel qu'en soit l'issue, ne changera rien à ma politique, (mon perroquet Griveaux l'a confirmé publiquement), eh bien tout ça, ne les satisfait en rien, ces bandes d'ingrats. Nous avons dû employer à l'égard des Gilets Jaunes des grands moyens que nos racailles de banlieue qui brûlent des voitures, caillassent forces de l'ordre et pompiers n'ont même jamais connus : violences policières avec tirs tendus de flash-balls, matraquages, grenades lacrymogènes, recours aux blindés, lance à eau chimiquement modifiée. Nous y avons ajouté les cabales médiatiques – je salue au passage le méritoire dévouement de nos braves petits soldats de la presse écrite, audio et télévisuelle- pour les traiter de sexistes, homophobes, peste brune, racistes, nazis, éventreurs de chatons. Rien n'y fait. Je me vois donc dans l'obligation de recourir à l'arme suprême. »


Un « oh » de stupéfaction horrifiée s'éleva dans l'assistance.

Une voix se hasarda, incrédule : «  Vous ne voulez pas dire que... »


- « Si ! Je vous l'ai dit, l'heure est grave, et un grand Président comme moi, doit savoir assumer ses responsabilités, et ne pas reculer quand il s'agit de prendre une grande décision. En particulier, quand la sécurité du pays est en jeu. »

- « Vous voulez dire … la vôtre ? »

- « Absolument, c'est ce que je veux dire ! Je ne peux pas tolérer plus longtemps qu'on persiste à demander haut et fort ma démission, encore moins ma destitution ! Aussi ai-je décidé, contraint et forcé, d'annoncer que les Gilets Jaunes sont... »

Macreux laissa sa phrase en suspens quelques secondes pour bien entretenir la solennité de sa décision. Puis, jugeant que les personnes qui buvaient ses paroles dans un silence de cathédrale, avaient eu leur content de suspens, il lâcha le mot que tous redoutaient :

« Antisémites !! »

Un silence de mort tomba dans la « war room » élyséenne.



Il faut rappeler que le procès en antisémitisme est au combat politique contemporain ce que l'attaque nucléaire est à la guerre conventionnelle.



« Je compte donc sur votre collaboration et sur celle de nos braves hussards de notre régiment médiatique pour lancer dès demain, les premières salves. Que cela soit dit urbi et orbi: les Gilets Jaunes sont de vils antisémites ! »



L'idée du recours à cette solution ultime était venue à la cervelle macronienne, en écoutant une interview de son fidèle fan d'entre les fidèles, soixante-huitard pédophile, sur les ondes de France Intox.

A la remarque perfide d'un auditeur, pourtant trié sur le volet et prénommé Cédric, qui demandait à Cohn-Bendit s'il se sentait bien aujourd'hui de l'autre côté de la barricade, celui-ci, prit un air pénétré et confia : « Camarade Cédric, je suis allergique au jaune, pour des raisons personnelles, je ne peux pas mettre quelque chose de jaune. » Puis il attendit que sa déclaration énigmatique fasse son petit effet. On sentit, l'espace d'un instant, qu'il paniquait à l'idée que personne ne comprenne où il voulait en venir et d'où venait son aversion pour la couleur jaune. Etait-il intolérant au citron, à la banane, aux canaris ? Fort heureusement, son interviewer vint à la rescousse et lui lança une perche compatissante : « L'étoile jaune, j'imagine ? ».

« Exactement !» répondit l'amateur de petites filles et de petits garçons, soulagé.



Bon. Vu sa date de naissance (avril 1945), l'étoile jaune, Cohn-Bendit ne l'a jamais portée et ne la connaît qu'à travers les livres. Et si lui et ses coreligionnaires n'en parlaient pas tous les quatre matins, l'épiphénomène serait resté dans les poubelles de l'Histoire à tout jamais. Mais voilà : l'étoile jaune est maintenant une sorte d'étendard que l'ex-soixante-huitard reconverti (retourné?) en brave petit soldat à la solde la Haute Finance, brandit en toute démagogie et sans aucun scrupule, au mépris même de la mémoire de ses aînés qui ont eu à porter cette étoile dans des circonstances qui n'ont absolument rien à voir avec la crise des Gilets Jaunes actuelle.



L'impudence de cette allusion capillotractée ne fut pas ce que Macreux retint de l'interview. En revanche, il se dit que si on arrivait à laisser croire au brave péquin que les Gilets Jaunes étaient antisémites, ça pourrait peut-être discréditer pour de bon leur mouvement.

Car voyez-vous, l'antisémitisme, c'est un peu la crème de la crème du racisme. La preuve en est qu'on a créé un mot exprès pour désigner le racisme anti-juif.

« Comment ? Vous les Noirs, vous êtes victimes de racisme ? Bof ! Et vous aussi, les Arabes, les Jaunes, les Blancs, vous pouvez être victimes de racisme ? Ouais, bon, eh bien, ne vous plaignez pas, parce que, nous autres les Juifs, c'est bien pire, nous sommes victimes d'antisémitisme ! Ça vous cloue le bec, ça, non ? »



Il fut donc fait comme l'a décidé notre pédéraste cocaïnomane présidentiel. A l'appui de la nouvelle campagne anti-Gilets Jaunes, servilement menée par les médias, on vit en images, sur des ronds-points occupés par des manifestants arborant le désormais célèbre gilet, quelques rares panneaux dénonçant la collusion de la Haute Finance juive avec des politiques européistes juifs, ce qui n'est jamais qu'un simple fait établi et connu de tous. D'autres pancartes et banderoles s'en prenaient plus ouvertement au sionisme, en le nommant. Bien entendu, nos merdias, pour lesquels la précision des mots relève du pinaillage, se gardaient bien d'observer que la dénonciation du sionisme n'a rien à voir avec un quelconque racisme. Ou alors, c'est assurer que les opposants au suprémacisme blanc sont coupables de racisme anti-blanc...ce que nos journaleux se gardent bien de faire, évidemment.



Le point d'orgue de la dénonciation d'un supposé antisémitisme chez les Gilets Jaunes fut apporté par un journalope du torchon gratuit (c'est vrai qu'il ne vaut rien...) « 20 Minutes ».


Son premier témoignage initial diffusé sur Twitter fut le suivant:


Dans une rame de métro parisien, trois Gilets Jaunes excités (bah oui, trois sur les centaines de milliers de Gilets Jaunes qui se mobilisent depuis six semaines, que voulez-vous, on fait avec ce qu'on a...) faisaient, tout en criant à tue-tête des « Macron démission », des quenelles, ce geste inventé par Dieudonné et désormais considéré, opportunément mais inexplicablement, comme une provocation à l'égard des Juifs. Une femme présente dans le wagon, leur demanda d'arrêter en expliquant qu'elle était une survivante d’Auschwitz, et qu'en tant que juive, elle était choquée de leur conduite. Les excités l'auraient alors agressé « verbalement », et auraient eu des affirmations négationnistes du style « les chambres à gaz n'ont jamais existé ».


Bien évidemment, ce témoignage aussi caricatural que providentiel, fut repris avec avidité par l'ensemble des merdias et par le premier sinistre Gazetamère. Une enquête officielle a même été ouverte.

Pourtant, des agressions verbales (et souvent, pas seulement verbales) visant des femmes, des Français de souche, des Blancs, sont provoquées publiquement tous les jours et partout, devant des dizaines de témoins, sans que ça n'émeuve quiconque au ministère de l'Intérieur, ni chez les Autorités en général, et encore moins dans les merdias. 
Mais là, ce témoignage émanant d'un vague « journaliste » solitaire et échouant sur un réseau social, est repris en choeur au niveau national parce qu'il vise une Juive et met opportunément en cause trois acteurs du cauchemar présidentiel !

D'ailleurs, le témoignage connaîtra, par la suite, quelques aménagements. D'abord, on apprend que la Juive en question était âgée de soixante-quatorze ans seulement : un peu jeune donc pour être « une survivante d'Auschwitz ». Alors on avança qu'elle avait dit plutôt être « la fille d'un survivant » du camp de concentration. Bon.

Ensuite, on reconnut que les Gilets Jaunes tenaient plus, vu leur état d'ébriété avancé, d'ivrognes en goguette que de militants politiques.

Puis la « victime » d'antisémitisme désignée, admit qu'avec le brouhaha et le vrombissement du métro en marche, elle n'était plus vraiment sûre que les propos négationnistes aient été tenus. Mais elle avait peut-être juste « senti » qu'ils l'avaient été... ! Pourquoi pas « senti qu'ils avaient été pensés »? On en est plus à une approximation près...

Et enfin, à part le journalope en question, il semble bien qu'il n'y ait eu aucun autre témoin de la scène. C'est quand même assez curieux, car un samedi d'avant Noël à 23 heures, le métro n'est pas vraiment désert...

D'ailleurs, bizarrement, la « victime » ne s'est pas sentie la nécessité de porter plainte...



Bref, l'affaire montée en épingle et exploitée par la macronsphère médiatique et Gazetamère, paraît être, encore une fois, un scénario bien bancal.

Ça n'est pas la première affaire approximative de cet acabit, et certainement pas la dernière. On peut parier qu'elles vont même se multiplier dans les mois à venir, tant le Pouvoir est aux abois dans cette avant-veille d'élections européennes de mai prochain et qu'il est prêt à tout, absolument à tout, pour se maintenir.



Seulement, Macreux a déjà tellement usé et abusé de ces procédés ces derniers temps, qu'il a fini par créer une sorte d'étanchéité instinctive aux « fake-news » élyséennes chez une grande majorité de Français.

Comme le dit l'adage, on peut tromper une personne tout le temps, on peut tromper tout le monde une fois, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps. 


Macreux va le découvrir à ses dépens. Très vite.

mercredi 12 décembre 2018

Un grand Président digne et respectable.



Quand un psychopathe est sous coke...
 Palais de l'Elysée, début décembre 2018.

Un grésillement résonna tout d'un coup dans l'oreillette de Macreux. Macreux était prostré dans son bureau élyséen, inquiet des nouvelles que son sinistre de l'Intérieur lui faisait régulièrement remonter du terrain, depuis le début de la révolte des Gilets Jaunes.
Il était justement en train de se dire : « Foutu Collomb ! Cet empaffé m'a laissé tomber comme une vieille chaussette au bon moment! Cerise sur le gâteau, j'ai été obligé de le remplacer par ce kéké de Castaner, un vrai Rantanplan ! »
Macreux ne savait que trop ce que signifiait ce grésillement dans son oreillette. Il l'ajusta soigneusement dans l'oreille, se mit quasiment au garde-à-vous et bredouilla : « allo ? »

- "Macron, ici la Davocratie. Nous ne sommes pas contents de toi ! Ça fait trois semaines que nous avons le grand bordel en France, avec ces Gilets Jaunes. Ce n'est pas bon pour nos intérêts. Tu devais noyer ce pays dans une Europe mondialisée. Au lieu de ça, tu es vomi par les Français et on a des Gilets Jaunes partout, y compris maintenant en Belgique, en Allemagne. La Pologne, la Hongrie, l'Italie, la Serbie, la Slovaquie, la Tchéquie, l'Autriche n'en font qu'à leur tête, la Grande Bretagne a décidé de se barrer de l'UE ! Bref, tu as échoué, Macron !"
A ce moment, Macreux eut en tête l'image de la publicité Maaf où un concurrent anonyme élimine ses agents les uns après les autres, pour n'avoir pas réussi à gagner des clients « qui préfèrent Maaf ». Il s'attendit à exploser sur place après que son correspondant dans l'oreillette eût appuyé sur un bouton.

- "Qu'est-ce que je peux faire ?" implora-t-il.

- "Tu vas faire une allocution solennelle à la télé. Tu vas décréter « un état d'urgence économique et social".

- "Un « état d'urgence économique et social ? Mais c'est déjà ce qu'avait annoncé Hollande il y a 7 ans, sur mes propres conseils !! La formule est même de moi !"

- "On s'en fout ! Les gueux n'ont aucune mémoire. Et ça a de la gueule, « un état d'urgence " !

- "Mais pour annoncer quoi ? Je ne vais quand même pas répondre favorablement aux exigences de ces gueux !"

- "Non, tu vas juste donner l'impression que tu y réponds favorablement !"

- "Mais comment je fais ça ?"

- "Je vais te dire. Prends des notes."

- "Bien. Je vous écoute."

- "D'abord, tu enregistres ton intervention. Surtout pas de direct. T'es nul quand tu cherches à improviser. Donc tu lis le prompteur et rien que le prompteur."

- "Bien, le prompteur et rien que le prompteur. C'est noté."

- "Tu gardes les mains à plat sur le bureau, comme si tu faisais sécher ton vernis à ongles. Ça t'évitera les gestes de dédain que tu as l'habitude de faire quand tu parles des gens du peuple."

- "Les mains à plat, oui."

- "Tu commenceras par dénoncer les exactions commises par les Gilets Jaunes."

- "Oui, commises par les Gilets Jaunes, et les antifas et les racai..."

- "NON ! Est-ce que j'ai mentionné les antifas et les racailles ? J'ai dit : par les Gilets jaunes et c'est tout. Alors tu te tiens à ce que j'ai dit, c'est clair ?"

- "Tout à fait clair. Alors je ne m'excuse pas non plus pour les violences policières sur les Gilets Jaunes inoffensifs, une main arrachée, un éborgnement, les gazages, les matraquages, tout ça...?"

- "Evidemment pas ! Et puis quoi encore ? Tu risques d'en avoir encore sacrément besoin, des forces de l'ordre, si tu ne veux pas que des Gilets Jaunes viennent jusque dans ton bureau te prendre par la peau du cou. Alors tu ne vas pas aller te les mettre à dos ! T'es malade ou quoi ?"

- "Bon, bon..."

- "Ensuite tu parles pognon. Tu promets pour les smicards, 100 euros supplémentaires."

- "Ah oui ?"

- "T'emballe pas ! Ça ne sera pas une vraie augmentation du Smic. Tu as de toutes façons déjà des augmentations de primes d'activité de prévues. Alors tu les avances un peu dans le temps, tu les arrondis à la dizaine supérieure et c'est marre. Tes gueux n'y verront que du feu. En tous cas, au début. Et de toutes façons, tu verras qu'un couple de smicards, touchant du coup plus de 2000 euros nets par mois à eux deux, n'aura aucune augmentation. L'essentiel, c'est d'agiter mentalement un billet de 100 devant tes téléspectateurs. Et nos médias se chargeront d'assurer le service après-vente."

- "Bon. C'est tout ?"

- "Non, tu joueras les grands seigneurs et tu annuleras la fiscalité des heures supplémentaires."

- "Celle que j'ai conseillée à Hollande de rétablir, après que Sarko l'ait supprimée ?"

- "Oui, celle-là même."

- "Je vais avoir l'air couillon !"

- "Mais non ! Tu vas paraître généreux. Tu rends à tes gueux, aujourd'hui, ce que tu leur as volé sept ans plus tôt et tu auras néanmoins le beau rôle. Les gueux, c'est comme ça !"

- "Ah !"

- "Tu vas aussi parler immigration."

- "Holà ! Terrain miné !"

- "T'inquiète. Tu vas bien signer le Pacte de Marrakech, comme on te l'a demandé ?"

- "Oui bien sûr. Enfin, je vais envoyer un sous-fifre le faire pour moi, ça sera plus discret. Les médias feront l'impasse sur cette signature, pas la peine de mettre de l'huile sur le feu."

- "Très bien. Tu connais l'histoire du flic qui tire d'abord et fais la sommation après ?"

- "Euh oui, mais …"

- "Eh bien, tu feras pareil. Une fois que tu auras signé le Pacte de Marrakech qui officialise les droits des migrants clandestins et les devoirs des pays hôtes, tu promets un débat sur le sujet. Ça ne mange pas de pain et ça fera plaisir."

- "C'est plutôt malin, ça !"

- "Tu annules la prochaine hausse de CSG sur les retraites inférieures à, mettons, 2000 euros."

- "La prochaine hausse ou celles que j'ai déjà faites cette année ?"

- "Non, celles de cette année, tu les maintiens. Tu annules juste la prochaine hausse à venir. Essaie de comprendre. D'abord, tu annonces une hausse de prélèvement : les gens ne sont pas contents. Ensuite, tu dis : finalement, j'annule cette hausse. Les gens prennent ça pour une bonne nouvelle. En plus, avec un peu de chance, ils oublieront que tu as déjà supprimé l'indexation de leurs retraites sur l'inflation, alors..."

- "Ah oui, d'accord !"

- "Autre chose. Tu promets de défiscaliser la prime de fin d'année que l'employeur donnera à ses employés."

- "Mais si l'employeur ne donne pas de prime de fin d'année ?"

- "C'est pas ton problème ! La promesse, c'est toi qui la fais, donc tu as le beau rôle. Mais c'est à l'employeur de lui donner une consistance. Donc éventuellement d'avoir le mauvais rôle en refusant de donner cette prime."

- "Ahhh, ok ! Bon, mais ces cadeaux fiscaux, ce sont des rentrées en moins quand même ! Et mon déficit ne risque pas de dépasser du coup les 3% autorisés par l'UE ?"

- "T'inquiète pas de ça. L'UE, c'est nous. On s'occupe de l'Italie parce que c'est l'Italie de Salvini, et on te laissera tranquille aussi longtemps que tu feras ce qu'on te dit de faire. Pigé ?"

- "Oui, bien sûr ! Donc je ne parle pas de faire des économies sur les dépenses de l'Etat... ?"

- "T'as envie que l'Etat se serre la ceinture dans son fonctionnement ?"

- "Bah non !"

- "Bah alors, t'en parle pas ! Bon, et n'oublie pas. Tu prends l'air empathique, de celui qui a bien compris la colère du peuple, tu reconnais qu'elle est justifiée, tu le caresses dans le sens du poil, tout ça..."

- "Ah oui, je sais faire, j'ai pris des cours de théâtre avec Brizitte quand j'étais jeune et..."

- "Ouais... admettons !"
Macreux sentit que son correspondant levait les yeux au ciel, et il en fût contrarié.

- "Et vous croyez qu'avec tout ça, je serai un grand président digne et respectable ?"


Un énorme éclat de rire résonna dans l'oreillette.

- "Digne et respectable ?! Tu rigoles ? En même temps, c'est pas ce qu'on te demande ! Un président digne et respectable aurait démis son gouvernement, dissous l'Assemblée Nationale, organisé un référendum sur la question migratoire et proposé sa démission en cas de vote hostile à sa politique actuelle ! Mais tu ne t'appelles pas de Gaulle, n'est-ce-pas ?"

- "Euh, non, mais..."

- "Bon, alors on est d'accord. Mais attention. Notre patience a des limites. Nous ne tolérerons pas de nouveaux échecs."

Clic.

Macreux pâlit. 

"Faut que je me coltine la rédaction de cette allocution maintenant!" pensa-t-il. "Tant pis, je ne me rase pas, je suis tellement nerveux, que je serais capable de me couper. Allez, une petite dose dans les narines, et je m'y colle. Foutus Gilets Jaunes qui ne savent pas apprécier le formidable président que je suis. Je vais finir par penser qu'ils ne me méritent pas !!"

jeudi 6 décembre 2018

Parlez-vous le macronien couramment?




Tout le monde aura remarqué que Macreux est passé maître dans l'art de parler pour ne rien dire. Il peut enchaîner sans fatigue des mots vides de sens pour construire des phrases aussi pompeuses que dénuées de signification.
Macreux, à n'en pas douter, avait le prix d'excellence, à l'ENA, en langue de bois. Il maîtrise parfaitement l'utilisation du tableau que vous avez ci-dessus en illustration.

Mais pour parfaire la confusion de ses propos, Macreux utilise une sorte de patois personnel qui a essaimé ces derniers mois, dans les ministères et les secrétariats d'Etat.

Saucisson-Pinard a donc entrepris des études en macronien-deuxième-langue (niveau licence), et vous apporte ci-dessous quelques traductions de phrases prononcées récemment par nos dirigeants, dans ce contexte agité de l'épisode Gilets Jaunes. Vous saurez vraisemblablement retrouver l'auteur de chacun des propos dont il va vous donner la traduction en bon français.

Par exemple,
en macronien, la phrase : « Il n'y aura pas de reculade ».
signifie en français : « Je ne reculerai que lorsque vous aurez manifesté encore un peu plus, avec davantage de casse et de blessés ».
Vous remarquerez que le grand intérêt de ce patois, réside dans sa concision. Il faut en effet beaucoup plus de mots en français pour traduire le propos élyséen en macronien.

Un autre exemple :
« Je propose un moratoire sur les hausses des taxes sur les carburants » en macronien, signifie en français :
« Vous ne perdez rien pour attendre, ces hausses vous les aurez juste un peu plus tard, et avec un effet rétro-actif. »

Les quelques mots de patois macronien : « Jusqu'à dans 6 mois » veulent dire, en français :
« Après les élections européennes. Et là, boum ! Ça tombera pile poil pour votre départ en vacances. »

On voit donc la grande économie de mots que permet le patois macronien. C'est d'ailleurs bien la seule économie qu'on puisse trouver en Macronie.

Parfois, le patois macronien colle d'assez près à la phrase correspondante en français. Ainsi, nous avons en macronien :
« Le moratoire de 6 mois sur les taxes sur les carburants est un geste fort ». Alors qu'en français, nous avons :
« Le moratoire de 6 mois sur les taxes sur les carburants est un doigt d'honneur ». La nuance est subtile.

Et puis, parfois, c'est l'inverse, le macronien est plus prolixe que sa traduction en français. Nous avons entendu plus récemment :
« Oh et puis non, j'annule ces hausses sur tout 2019 », ce qui peut se dire en français :
« Je commence à flipper un max ».

Il y a parfois des pièges de traduction dans lesquels l'interprète en macronien/français devra éviter de tomber. On a ainsi entendu un premier ministre dire dans ce patois : « J'ai entendu les Français ». Nous avons ici un bel exemple de faux-ami. Car ce qu'a dit en réalité, en français, ce premier ministre, après 3 semaines de manifestation, c'est :
« Je suis très dur d'oreille ».

Nous avons ici, un autre bel exemple de la concision du patois macronien.
« La taxe carbone est mal comprise par les Français » peut se traduire littéralement de la façon suivante :
« Vous êtes vraiment des cons. Mais c'est normal, puisque vous êtes des illettrés, des riens et des réfractaires ».

Encore plus fort dans la concision : « Nous allons mieux expliquer notre politique aux Français » veut dire :
« Nous allons tenter de dissiper l'impression que vous avez, d'avoir bien compris que notre politique est faite pour la Haute Finance et que c'est vous qui allez la payer».
Vous comprenez à la lumière de ce dernier exemple, qu'il est indispensable de maîtriser la langue utilisée par notre président, afin de bien saisir sa pensée intime.

Parfois, la maîtrise de la langue française peut conduire à croire qu'on a saisi le propos présidentiel, alors qu'en réalité, il n'en est rien. Par exemple :
« On ne peut pas demander moins de taxes et plus de service public » est du macronien. Pas du français. Car en français, cette phrase s'énonce :
« Vous aurez donc plus de taxes et moins de service public. Mais le Palais de Elysée aura, quant à lui, plus de service (service de vaisselle. 500 000 €). »
Attention donc à ne pas présumer de sa faculté à comprendre les propos gouvernementaux.

Vous remarquerez dans l'exemple suivant, que le macronien permet d'évoquer des noms de capitales européennes, sans même avoir à les citer.
En macronien, le « Il faut plus d'Europe » veut dire en français:
« Les décisions concernant la France seront prises par Berlin et annoncées à Bruxelles. Il sera donc inutile de protester à Paris ».
Pratique, non ?

Le macronien ne s'embarrasse pas de détails superflus. Ainsi,
« Le cap est bon » se dit en français courant :
« Le cap des intérêts de la Haute Finance est bon ».

D'ailleurs, rappelons pour la petite histoire, que le capitaine Smith aux commandes du Titanic le 15 avril 1912, avait déjà eu, en réponse à la vigie qui annonçait : « Icebergs en vue ! » la phrase macronienne célèbre : « Le cap est bon ! »

Appréciez l'avantage de la concision du très macronien :
« Ils n'ont qu'à me chercher ! » qu'on ne peut traduire autrement qu'en utilisant tous les mots français suivants :
« Ils n'ont qu'à venir se frotter à la police, aux CRS, à mes services de sécurité personnels qui ont vu leur budget augmenter de 1,3 millions d'euros, et éventuellement à l'Armée, s'ils veulent me chercher ».

Dans la phrase en macronien suivante :
« Nous invitons les Gilets Jaunes raisonnables à ne pas venir manifester à Paris samedi prochain », le mot « raisonnable » doit être traduit en français par : «  assez couillons pour accepter le report du remboursement d'une dette qu'ils ont refusé de souscrire ».

On sent bien que le macronien, plutôt qu'une langue à part entière, est une version dérivée du français, un patois, un peu comme le créole, tant sa ressemblance est frappante avec notre langue. Jugez plutôt :
« Ce qui me frappe, c'est que mes concitoyens ne connaissent pas l'impact concret de nos réformes sur leur pouvoir d'achat » se dit en bon français :
« Ce qui me frappe, c'est à quel point mes concitoyens sous-estiment l'impact dévastateur de nos réformes sur leur pouvoir d'achat ».

Et puis, d'autres fois, c'est le macronien qui demande plus de mots qu'en français, pour dire la même chose.
« Je demande aux partis et aux syndicats de lancer un appel clair et explicite au calme » se dit en français :
« Eh, les gars, sauvez-moi les miches ! »

De la même façon, en macronien « Tous les acteurs du débat public, responsables politiques, syndicats, éditorialistes, citoyens seront comptables de leurs déclarations dans les jours qui viennent » veut dire en français
« Et si vous ne me les sauvez pas, attention à vous, je dirai tout ! »

Le macronien est un patois assez pratique pour certaines personnes comme la Shiappa, pour faire un aveu en toute discrétion. Par exemple, elle a dit, sur le plateau de BFMacron, en macronien :
« Taguer l'Arc de Triomphe, c'est la République qu'on attaque », ce qui peut se traduire en français par :
« Je suis une grosse inculte qui ignore que l'Arc de Triomphe n'a rien à voir avec la République puisque il a été édifié en l'honneur de la Grande Armée de Napoléon lors du 1er Empire ».
Donc nous avons ici à la fois un aveu et une précision historique, le tout résumé en une dizaine de petits mots seulement.

Vous l'avez donc compris, à travers ce petit cours en accéléré, la pratique du patois macronien mâtiné de langue de bois énarque, permet de renforcer la confusion du propos de Macreux et de ses sbires.

Cela étant dit, Saucisson-Pinard se demande, au vu de la tournure des évènements, s'il a eu raison de perdre du temps à acquérir cette licence en macronien courant, car rien ne dit qu'il aura encore cours dans les mois qui viennent, les pratiquants devant peut-être précipitamment déserter l'Elysée. Le macronien ne va-t-il pas devenir très rapidement une langue morte ? Saucisson-Pinard le souhaite ardemment, même si ça devait le conduire à faire le deuil de sa licence désormais inutile.