Pourquoi ce blog?

Jamais l’emprise du politiquement correct sur l’Information n’a été aussi forte. Naguère subtil, il est aujourd’hui omniprésent et ne s’embarrasse même plus de sauver les apparences. Il s’affiche comme un véritable terrorisme intellectuel : non seulement il monopolise la pensée sociale et politique, son expression, mais il se permet de sanctionner, éventuellement judiciairement, tous écarts et ceux qui les commettent. Les petits soldats de la Pensée Unique, journalistes, animateurs tv ou radio, se pressent au p ortillon de l’accès aux tribunes médiatiques et c’est à celui qui affichera avec le plus de zèle sa soumission au dogme.
Ce blog a pour très modeste ambition de pointer du doigt ces attentats terroristes de la Pensée et dénoncer les personnes publiques qui les commettent, consciemment ou inconsciemment.
Si vous cherchez à lire l’actualité sous un autre angle que celui que vous imposent la tv, les magazines, la radio, la presse ou le quidam-perroquet de la rue, lui-même matraqué par ces médias, ce blog est pour vous… et attend vos témoignages !
Si les propos de ce blog vous choquent, vous pourrez ainsi mesurer à quel point vous avez été formaté par la Pensée Unique… et apprécier le degré d’urgence que vous avez à vous dépolluer l’esprit.

samedi 12 mars 2016

A toi, lycéen, perché sur des poubelles à l'entrée de ton lycée.



- Nous, on veut pas d'un contrat précaire ! 

- Hé, bonhomme, t'as lu le projet de loi El Khomri ?

- C'est pas la question ! Nous, on veut pas être licencié pour un oui ou pour un non !

- Licencié ? Mais faut avoir été embauché au préalable pour être licencié ! Pour l'instant, petit bonhomme, t'es juste un petit crétin chômeur en puissance qui ne connaît rien aux affaires, encore moins au monde de l'entreprise.

- Mais on veut pas réformer le code du travail !

- Sans blague ! Mais qu'est-ce que tu en connais, toi, du code du travail ? T'as aucune notion du Droit en général, parce que nos têtes pensantes gouvernementales propulsées aux différents ministères de l'Education depuis un demi-siècle, ne se sont jamais avisés que le Droit était sans doute la seule matière qui concernait un tant soit peu chacun d'entre nous, quelque soit l'âge. Et qu'il aurait été bon d'en aborder certaines bases dès le secondaire. Elles ont préféré privilégier la « discussion », le « débat » ou t' élever à un niveau de mathématiques qui ne te sera d'aucune utilité dans le reste de ta vie.
Mais, bon, c'est un autre sujet. Toujours est-il que tu parles d'un sujet dont tu ne connais pas le premier mot. Tu ne sais rien du droit du travail, rien de l'entreprise. Alors, retourne en classe et mêle-toi de ce qui te regarde aujourd'hui.
- Mais on finira pas y être dans le monde du travail, alors, la loi El Connerie, elle nous regarde !
- D'ici le moment où tu y seras, dans le monde du travail, il sera passé une bonne demi-douzaine de ministres du travail et autant de lois plus ou moins rigolotes qui continueront d'ôter toujours un peu plus l'envie aux employeurs d'embaucher.

Il faudra bien qu'un jour vous compreniez, toi la victime décérébrée de l'Education Nationale et les dinosaures gauchiards qui te manipulent au lieu de te former, que dans l'expression « marché du travail », il y a le mot « marché ». Un mot qui sous-entend la notion d'offre et de demande. Ce qui signifie qu'aussi longtemps que la demande sera supérieure à l'offre, le demandeur sera contraint d'attendre le bon vouloir de l'offreur.
Personne, jamais, n'obligera un employeur à embaucher s'il n'en a pas envie, c'est-à-dire s'il n'en a pas besoin. « C'est pô juste ? » Peut-être, mais c'est comme ça ! Alors c'est à toi, petit employé en devenir, de te former pour être plus tard la perle rare que ton futur patron se sentira obligé d'embaucher parce que tu seras son meilleur choix et qu'il préférera te voir avec lui qu'avec son concurrent. Et ce jusqu'au jour où tu estimeras que ta valeur n'est quand même pas suffisamment reconnue et que tu voudras travailler pour toi-même et devenir ton propre patron. A ce moment-là, tu voudras te faire aider par quelqu'un de compétent et tu embaucheras à ton tour. Et peut-être qu'à ce moment précis, la loi El Khomri ne te paraîtra pas, tout bien considéré, si néfaste que cela.

Cela dit, ne te méprends pas. La loi de Macron portant l'étiquette El Khomri (pas fou le Macron, si la réforme se plante, - et elle se plantera d'ailleurs, en tous cas, celle dans sa forme actuelle- l'échec ne portera pas son nom mais celui d'une beurette sous-fifre qui n'est là que pour le décor), est très loin d'être parfaite. C'est à peine une gouttelette d'huile dans les rouages sclérosés par la rouille accumulée par des générations socialisantes de politiques et syndicalistes qui se croient encore à l'époque de Zola, auteur qu'ils n'ont d'ailleurs, pour la plupart, pas lu.
Mais ce n'est pas une raison pour te laisser manipuler par ces ringards.

Fondamentalement, l'employeur ne veut pas se sentir pieds et poings liés s'il embauche. En d'autres termes, il désire limiter autant que faire se peut, son engagement.
Ne pas s'engager : c'est pourtant un souci que ta génération peut comprendre, non ? Les dernières statistiques sont formelles. Vous vous mariez de plus en plus tard - quand vous vous mariez. Par peur de l'engagement. Vous êtes à l'affût des offres d'abonnement téléphonique «sans engagement», qui sont apparues pour répondre à la demande spécifique de ta génération. Pourquoi crois-tu que les employeurs n'auraient pas droit, eux aussi, à bénéficier de la sécurité du non-engagement; surtout lorsque c'est la survie de leur entreprise sur laquelle ils ont tout misé et sacrifié - argent, temps, vie de famille- qui est en cause, et non pas le versement de quelques euros pendant quelques mois.

La loi El Khomri est qualifiée de « libérale ». Laisse-nous rire. Nos commentateurs assermentés, journalistes, syndicalistes, politiques, n'ont aucune notion de ce qu'est le libéralisme. Comment en auraient-ils une ? Ils vivent depuis plus d'un demi-siècle dans l'économie socialo-marxisante qu'ils se sont échinés à édifier! La loi El Khomri est au libéralisme ce qu'est le Fardier de Cugnot à la Formule 1.

Quand tu auras compris que l'avenir de la France est celui d'un pays en voie de sous-développement, tu n'auras, comme tes aînés, qu'un rêve : celui d'émigrer aux Etats-Unis, au Canada ou en Australie. Et là-bas, tu apprendras ce qu'est le libéralisme. Alors certes, ton boss pourra te dire du jour au lendemain : «Well, Kevin, ch't'aime bien, mais je vais devoir me passer de tes services à partir de tout de suite parce que ma boîte traverse une mauvaise passe ».
Mais tu auras juste à traverser la rue, surtout si tu es un candidat de valeur, pour retrouver un poste chez un patron qui lui, est en plein boom, et ne craint pas d'embaucher parce qu'il sait qu'il pourra adapter la voilure si les choses se gâtent.
En France, la mauvaise passe ponctuelle se termine en faillite, faute d'avoir pu s'adapter à temps. Ça ne change en rien l'issue de l'employé « licencié économique » qui se retrouve de toute façon sur le sable. Mais cette fois avec la totalité de ses ex-collègues. Ex-collègues qui deviennent ipso facto des concurrents dans la recherche d'un emploi auprès d'employeurs peu soucieux de se retrouver dans la même situation que leur alter-ego malheureux.

On sait comme il est galvanisant de se retrouver entre potes, juchés sur une barricade, à vociférer ce que tu n'oserais même pas penser, si tu étais seul. On sait comme il est exaltant d'exercer une forme d'autorité en empêchant tes copains-copines qui ne partagent pas ton point de vue, d'entrer en classe. Mais outre que ça dénote quand même une démarche quelque peu fascisante, c'est aussi une forme d'aliénation dont la plupart d'entre vous, serez les seules victimes.
Ne te trompe pas : le copain syndicaliste qui t'a à la bonne, qui t'encourage et te donne les slogans à hurler, a, quant à lui, son avenir tout tracé. Bon petit soldat de son syndicat, star médiatique éphémère d'un moment fulgurant, il en deviendra plus tard l'obscur permanent, ou un quelconque petit fonctionnaire planqué dans un poste d'une administration quelconque, qu'il aura obtenu par piston de ses « camarades ». Et la loi El Khomri, t'inquiète, ne le concernera en rien.

Mais toi ? Tu fais juste le jeu d'intérêts qui te dépassent. Si tu prépares le bac, son obtention, c'est vrai, n'en sera pas forcément compromis si la mobilisation continue. Car notre gouvernement de pleutres fera en sorte qu'il sera accordé encore plus facilement que d'habitude. Ce bac qui ressemble de plus en plus à ces jeux de dupes qui se multiplient à la radio et à la télé: « Quelle est la couleur du cheval blanc d'Henri IV ? (qui c'est, au fait, Henri IV ? demanderont bientôt les joueurs les plus curieux). Blanc, réponse A. Noir, réponse B. Répondez A ou B par SMS, 50 centimes par SMS plus le prix du SMS ». Et par ici la monnaie. Il faut bien financer notre Education Nationale et payer au prix fort les 15 heures de travail hebdomadaires et les seize semaines de vacances de nos chers profs...

Bref, c'est vrai que ce n'est pas ton avenir immédiat que tu compromets en séchant quelques cours et en jouant au révolté de pacotille. C'est juste ton avenir tout court que tu menaces en te laissant ainsi mettre la main où on pense, exactement comme la marionnette Jean-Marc.
N'oublie jamais que si la vedette semble bien être le singe, c'est Jeff Panacloc qui parle, c'est Jeff Panacloc qui pense.
Et c'est aussi Jeff Panacloc qui encaisse les cachets.

5 commentaires:

  1. Bravo l'artiste - Belle analyse qui relate sans équivoque et sans ambiguïté, un comportement syndical et étudiant qui paradoxalement lui, est ambigu et équivoque.

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  2. A affiché dans les écoles et les lycées re bravo. J-J S

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  3. Remarquable billet. Hélas le merdeux en question ne le lira jamais...d'ailleurs c'est à peine s'il sait lire.
    Amitiés.

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  4. josette mamedjo16 mars 2016 à 09:01

    remarquable comme de coutume...j'ai bien aimé votre constat sur l'enseignement du droit en France !
    nul n'est censé ignorer la loi mais nul n'a les moyens de connaitre le minimum de ses droits sans passer par la cohorte des mecs en robes noire ...
    donc tu payes pour savoir et tu payes si tu ne sais pas .

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  5. Excellent, comme d'habitude.
    Quant au Droit... L'éduc préfère la citoyenneté au Droit et à la morale.

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